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À la 'cantchine' de Villers-Cotterêts :
face à la diversité, l’unilinguisme français fait de la résistance

Conférence-débat

Dans le cadre du partenariat AMD / T+C, une nouvelle soirée conférence-spectacle

Christian Lagarde

professeur  émérite de linguistique hispanique

à l'université de Perpignan.

Recherches en sociolinguistique

en domaine hispanique, catalan et occitan : bi/plurilinguisme

Le 30 octobre 2023, Emmanuel Macron inaugurait à Villers-Cotterêts la « Cité internationale de la langue française ». Un acte éminemment symbolique, rappelant l’Ordonnance promulguée dans ce même lieu par François 1er, le 25 août 1539, qui stipulait « nous voulons d’oresnavant que tous arrests, ensemble toutes autres procédures […] soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel françois et non autrement ». L’article 2 de la Constitution française de 1958 (révisé le 25 juin 1992) lui fait écho en proclamant « La langue de la République est le français ». Ces faits nous renvoient à ce que Henri Boyer (2000) a dénommé « l’unilinguisme français », dont il souligne qu’il n’admet « ni concurrence, ni déviance ».

Et pourtant, d’une part, le Rapport Cerquiglini du 1er avril 1999 ne dénombrait pas moins de 75 « langues de France », qui sont la plupart du temps mal en point, victimes de « glottophagie » (Calvet 1974), malgré l’article 75-1 de la Constitution qui, bien tardivement (révision du 23 juillet 2008), stipule que « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Et, d’autre part, la diversité de la langue française elle-même n’en finit plus de se manifester. À preuve, l’interview de la linguiste Maria Candea par Marie-Ève Lacasse (Libération, 11/01/2024), intitulée « “Amandjine mange à la cantchineˮ : l’affrication, nouveau tchic de langage des adolescents », et les débats qu’elle n’a pas manqué de susciter. 

L’accent, sous les feux des projecteurs, est à la fois objet pittoresque et vecteur de « glottophobie » (Blanchet 2016). On s’attachera à montrer, en l’illustrant de références théoriques et de multiples exemples, que l’accent n’est que la face visible de l’iceberg d’un multilinguisme nié, étouffé, mais qui n’en finit pas pour autant de muter et de réapparaître, au grand dam de politiques linguistiques discrètes mais impitoyables émanant d’un État français omnipotent et étonnamment persévérant. 

Le spectacle à 20h

Rojas

La Malcoiffée

La conférence à 18h

Langues "régionales"…

Vendredi 1er mars

La Malcoiffée reprend la parole contre toutes les dominations, coloniales, nationales, économiques, médiatiques… Avec sa polyphonie et ses percussions, elle nous raconte nous, gens d’ici, ou plutôt gens vivant ici, en Languedoc, avec nos héritages et nos histoires particulières. Avec la langue occitane toujours debout, toujours chantante, toujours prête à clamer ses solidarités, et à se nourrir de toutes les émancipations et résistances populaires de par le monde.

Succédant à Roge, présenté à Théâtre + Cinéma en 2021, le nouveau concert du groupe est d’une remarquable expressivité poétique, délivrant des chansons fières et ferventes, douces et intransigeantes – rouges de joie, d’indignation, de plaisir, de colère, d’exaltation, d’amour…
Les voix peuvent jaillir sans le moindre ornement musical, au coeur profond du silence, ou, gagnant alors encore en amplitude, se mêler à d’ardentes pulsations et vibrations instrumentales.
Avec Rojas, La Mal Coiffée flamboie de tout son éclat et incarne l’insoumission avec une irrésistible force de conviction.

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