… 24/01/24 “Occitanie…"

"Occitanie,
un terreau pour l'extrême-droite ?"

Conférence-débat

(…) Un peu partout dans les villages occitans, des conseillers municipaux changent de loyauté partisane : aux sénatoriales de septembre 2023, le nombre de grands électeurs des Hautes-Pyrénées qui ont choisi le RN a été multiplié par cinq. Observant ce « signal faible » dans plusieurs départements, le constitutionnaliste Benjamin Morel y voit une marque supplémentaire de la « déstructuration des forces partisanes au niveau local », où « il n’apparaît plus insultant et inenvisageable pour les conseillers municipaux de donner sa voix » au parti de Mme Le Pen ( L’ Opinion, Paris, 25 septembre 2023). (…)

À partir de son article dans le Monde diplomatique de décembre 2023, Gregory Rezpski (déjà venu ici le 2/02/2022) développera ce qu'il a identifié comme "l'ère du vide" de la politique française. C'est à partir de notre région, l'Occitanie, qu'il étaiera ses propos.

Faute d’idées remarquées, les responsables politiques leur substituent volontiers un ancrage local pour se présenter comme les avocats d’une « France périphérique ». Mais suffit-il de connaître le terrain pour ré enchanter la démocratie ? À gauche, est-ce une recette pour redevenir populaire ? Réponses en Occitanie, la région présidée par la socialiste Carole Delga.

(…) Depuis son accession à la tête de la région Midi-Pyrénées en 1998 jusqu’à son départ en 2015, M. Malvy tire parti de la redistribution de la manne aéronautique toulousaine. Des décisions prises au niveau national – développer une filière stratégique, l’implanter loin de la frontière allemande – permettent de financer ses politiques régionales en subventionnant départements et petites villes. Georges Frêche s’empare, lui, du Languedoc -Roussillon en 2004. Dans l’exercice de cette fonction, comme dans celle de maire de Montpellier dès 1977, il incarne la surenchère urbaine et la caricature du roitelet de région. Jusqu’à sa mort, en 2010, ses pratiques clientélistes visent à lui attacher milieux viticoles et rapatriés d’Algérie ; des campagnes promotionnelles en France et à l’étranger , à séduire cadres ou investisseurs. ? (…)

Au Sud-Ouest, rien de nouveau ? Le conseil régional, douze départements sur treize, la « gauche cassoulet » paraît toujours tenir l’Occitanie. Sauf qu’ici comme ailleurs l’abstention bat des records aux élections locales. Et que la défiance semble toujours plus vive dans une région qui a connu la plus importante mobilisation de Gilets jaunes. Faute d’idées remarquées, les responsables politiques leur substituent volontiers un ancrage territorial pour se présenter comme les avocats d’une « France périphérique ». Mais suffit-il de connaître le terrain pour réenchanter la démocratie ? À gauche, est-ce une recette pour redevenir populaire ? En Occitanie, elle échoue à contrer la montée de l’extrême droite.

Texte proposé par Grégory Rzepski pour lancer son intervention

Extraits de l'article "Politique française, l'ère du vide", surtitré Enquête en Occitanie