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Mousquetaires
et misérables
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 Étrange duo que les Mousquetaires et les Misérables. L’un dit que le pouvoir est vil et l’existence étriquée, mais qu’il reste de quoi être beau contre l’ordre en place, l’ennui, l’injustice, la vie à l’économie, si on est ensemble. L’autre dit que l’ordre en place massacre, mais qu’on peut ouvrir l’avenir, debout sur les barricades, réelles ou mentales. Le peuple lit là ses peines, ses puissances et se fortifie dans ses peines et ses puissances.
  Le petit peuple trop remuant qui se fera massacrer tout au long de ce XIXe siècle trop remuant et qui persévérera dans son absence de goût fera des Misérables sa légende, et, masse qui massivement se fout de l’Art, surtout avec une majuscule, fera de surcroît des Mousquetaires son idéal d’étincelante camaraderie. Le populo s’y est aimé, le populo s’y est embelli et armé : il a choisi ses Internationales romanesques.

Rencontre fabuleuse entre les imaginaires des exilés de la Révolution, des orphelins de sa promesse de compléter l’humanité. On ne comprend rien au XIXe siècle si on ne comprend pas qu’il naît de la Révolution, qu’il la rêve sans trêve, y compris dans sa version cauchemar. Ce surgissement a reconfiguré le paysage mental, le sol et le ciel tremblent, l’individu est fêlé. Car la Révolution a inventé le peuple.

Comment se fait-il que la littérature française du XIXe siècle ait fourni au monde quelques-uns de ses héros universels ? que ça commence ici et là, cette production d'imaginaire populaire ? et que ça s'arrête pour ne plus jamais reprendre ?…

Où l’on voit comment ce qu’écrit un romancier est plus grand que lui lorsqu’il est à l’écoute de son temps de révolte populaire.

Texte tiré du site de l'éditeur

Évelyne PIEILLER

Journaliste au Monde diplomatique,

écrivaine

date à trouver

Médiathèque de Conques

18 h

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